samedi 14 mars 2009

Les profs et les blogues...

Les blogueurs se veulent souvent écrivains (le sont, ou aspirent à l'être (cet espoir étant parfois réaliste (Mère Indigne, Taxi la Nuit)) ou parfois moins (les exemples sont plutôt nombreux... J'en ferai la démonstration dans les semaines qui suivent.)) et quelques-uns sont profs. 

Être prof, je ne sais pas si je me lancerais dans l'entreprise du blogue. Bien sûr on peut être prof et écrire sur autre chose que sa profession, mais puisque les blogues ont tendance à raconter le quotidien, difficile de mettre de côté son statut social. Pourtant, il y a toujours ce risque, sachant que ses élèves, qui dans leur passe ingrate de pré-pubère, pubère, ou adolescents retardés, n'ont rien de mieux à faire que de fouiller le Web à la recherche d'informations compromettantes sur leur prof (adoré ou détesté). Notons, par exemple le site Rate my teachers. Quoi de plus signifiant et insignifiant à la fois? Signifiant en ce sens qu'il peut s'avérer pratique - "Suis-je normal de penser que ce prof n'a aucune aptitude pédagogique?" "J'ai un cours la session prochaine avec tel prof, allons voir ce qu'on en dit!" Et insignifiant parce que... Quelle perte de temps! Et qu'est-ce qu'une cote sur un site populaire veut dire de toute façon?
Reste que les étudiants ont tendance (pour ne pas généraliser) à être fortement intéressés par les potins du corps professoral. 

Je me rappelle, au secondaire, d'une prof qui s'était retrouvée à prendre un congé "forcé". Un élève avait trouvé sur le Web une publicité d'un produit amaigrissant où on la voyait exposer son corps avant/après. Non seulement cela se voulait très ressemblant, mais il n'existait pour cette enseignante, pourtant charmante, aucune porte de sortie: son nom était écrit dans l'article. 

Tout cela pour dire qu'on dit souvent des enfants qu'ils sont méchants. Et c'est vrai (encore une fois pour la plupart.) Je ne me risquerais donc pas, étant prof, avec toutes les difficultés que cela représente d'enseigner de nos jours, à écrire mes états d'âme sur l'Internet. Trop risqué. 

Mis à part, peut-être, les enseignants de l'Université. Et là encore, il faut faire attention. Exposer sa vie privée (agrémentée de fiction) peut faire sourciller le plus intellectuel des universitaires. 

Certains se sont néanmoins lancés, dans un désir d'exorciser les démons de l'enseignement. 

Le blogue Les Confessions d'un Prof maudit, est, selon moi, le modèle du "à ne pas faire":

Pas étonnant donc qu’on se m’arrache. Particulièrement les jeunes donzelles en salle de classe. Que ce soit de la maternelle à la sixième année, elles tombent comme des mouches. Tant et si bien que l’infirmière doit me suivre avec des sels pour réanimer les pauvres enfants. Dans la cour, c’est un harem quotidien qui me suit, m’entoure et me protège des autres qui voudraient que je règle leurs conflits. Quels sots! Ne voient-ils donc pas qu’on me réclame et qu’on me vénère? Fi de vos insipides querelles! Sans oublier les dessins, lettres et aveux de vibrantes flammes qui sont légion sur mon bureau. La direction a même dû engager un concierge de nuit supplémentaire pour faire le tri de ce courrier d’admiratrices infantiles.

Ai-je besoin d'en dire plus? Quand je lis cela (et le blogue est parsemé de "cela') j'ai la chair de poule. À quoi pensait-il? (Ou peut-être voulait-il se faire virer de son poste afin de toucher de l'assurance chômage, parce qu'il en avait vraiment marre?) Notons également que le blogue ne dura qu'un an et qu'il est en ligne, mais inactif depuis 2007.

Dans le un peu mieux, on retrouve le blogue du Prof à la Dérive;

A travers ces quelques pages, je vais vous raconter mon arrivée dans la grande maison de l'Éducation Nationale. La vie réelle d'un jeune enseignant n'est pas toujours la représentation que nous en avons, surtout si cet enseignant se trouve en banlieue parisienne, dans un établissement difficile.

J'espère que ce blog, ouvrira l'esprit de quelques personnes médisantes auprès des enseignants. Et qu'ils comprendront le quotidien d'un prof. Surtout n'hésitez pas à lâcher des com (commentaires), pour me poser des questions, je me ferai une joie de vous répondre, ou tout simplement pour m'encourager à alimenter ce blog, ça fait toujours pléz (plaisir).
 
Encore une fois, anecdotes plus ou moins simplistes, calvaires plus ou moins grands... Un prof qui se veut pédagogue des futurs profs. À le lire, je crois qu'il n'y aurait plus personne au Bac en enseignement, ce qui, nous le savons, n'est pas du tout le cas. 

Alors, un conseil pour ces profs qui décide de se jeter à l'eau dans l'aventure Internet; Tournez votre clavier 7 fois sur lui-même avant de peser une touche. 



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